Histoire

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Entrée, plat, dessert.

Il est 14h00 lorsque JĂ©rĂ©my et Alice arrivent au restaurant. Ils sont un peu en retard, mais comme ils ont rĂ©servĂ© en avance, ils savent qu’ils auront une table. JĂ©rĂ©my et Alice ont rarement l’occasion de manger ensemble alors ils ont prĂ©fĂ©rĂ© ĂȘtre prudents. Mieux vaut prĂ©venir que guĂ©rir.

Le serveur les accompagne jusqu’à leur table et leur donne des menus pendant qu’ils s’installent. Alice sait dĂ©jĂ  ce qu’elle veut commander. C’est elle qui a choisi le restaurant et qui a rĂ©servĂ©. Il s’agit d’un petit bistrot tout proche de l’endroit oĂč elle travaille et elle connaĂźt bien ce qu’il y a Ă  la carte. JĂ©rĂ©my prend un peu plus de temps pour lire le menu, mais se dĂ©cide finalement et ils passent leur commande.

En attendant que leurs plats arrivent, Alice attaque la conversation :

“- Est-ce que c’est la premiùre fois que tu viens ici ?

- Oui. En fait, j'ai pas vraiment l’habitude d’aller au restaurant. Pour ĂȘtre honnĂȘte je crois que j’aime pas trop ça. Je me sens toujours un peu mal Ă  l’aise d’avoir des gens autour de moi pour m’apporter ma nourriture et pour prendre mes couverts. Je sais jamais trop comment me comporter.

Et surtout je suis souvent un peu déçu par ce que je mange. J’ai l’habitude de tout cuisiner Ă  la maison, et sans vouloir me vanter, je me dĂ©brouille pas trop mal ! J’apprĂ©cie vraiment ce que je prĂ©pare. Au dĂ©but c’était catastrophique, je me retrouvais souvent Ă  manger quelque chose de trop brĂ»lĂ©, trop cru, ou juste sans goĂ»t. C’était pas une rĂ©ussite du premier coup. Mais petit Ă  petit, c’est devenu un vrai plaisir. J’ai passĂ© du temps Ă  essayer des recettes, Ă  vraiment me renseigner sur les ingrĂ©dients, sur les assaisonnements. Franchement c’est fascinant, et j’ai l’impression de ne pas me priver. En rĂšgle gĂ©nĂ©rale je mange mieux, pour moins cher.

C’est pour ça que la plupart du temps j’aime pas trop sortir pour manger. MĂȘme si bien sĂ»r, ça me fait super plaisir qu’on dĂ©jeune ensemble !

- Aha, bien sĂ»r, je comprends. Mais je fonctionne complĂštement diffĂ©remment
 Je pense que si je pouvais, je mangerais dehors tous les jours. Il y a toujours quelque chose qui me fait envie dans chaque restaurant oĂč je vais.

Et ce que tu dis Ă  propos du service ? Personnellement c’est un truc que j’adore. Ne pas avoir Ă  me soucier des courses, du menu ou de la vaisselle, ça m’enlĂšve vraiment un poids. Et d’habitude je trouve que je m’en sors plutĂŽt bien au niveau du prix. Sauf quand je mange dans un endroit un peu plus chic bien sĂ»r, mais c’est diffĂ©rent. Pour un restaurant gastronomique, par exemple, tu payes la nourriture de qualitĂ©, et aussi toute l’expĂ©rience qui va avec.

Et puis je suis loin d’ĂȘtre un cordon bleu comme toi, je ne serai jamais capable de cuisiner quelque chose d’aussi bon moi-mĂȘme


- C’est une question de pratique, ça s’apprend. Mais comme je t’ai dit, au dĂ©but c’était pas incroyable. Maintenant j’aime bien pouvoir me faire plaisir et surtout en faire profiter les autres ! D’habitude, je prĂ©fĂšre recevoir les gens chez moi. Ça me fait toujours plaisir de cuisiner pour quelqu’un d’autre et ça me met juste ce qu’il faut de pression pour ĂȘtre performant ! Tu pourras venir tester peut-ĂȘtre ? Ça sera peut-ĂȘtre pas une expĂ©rience de restau gastro mais je peux tenter quelque chose !

- Ben oui avec plaisir ! Comme si j’allais refuser une invitation pareille. Qu’est-ce qu’il y aura au menu ? EntrĂ©e, plat, dessert ?

- Hm. EntrĂ©e, plat, dessert
 Ça dĂ©pend. Qu’est-ce que tu aimes ? Il y a des choses que tu n’aimes pas ? Ou est-ce que tu as des allergies ? Histoire que j’évite de t’empoisonner.

- Justement, il y a ça aussi. C’est toujours plus facile pour moi de sortir parce que je suis assez difficile. Je n’aime pas tout, et il y a certaines choses que je ne peux pas manger. Donc je ne suis pas toujours la meilleure des invitĂ©es !

- Non, au contraire, ça reprĂ©sentera un dĂ©fi culinaire, c’est parfait ! Et puis, tu sais, moi aussi j’ai un rĂ©gime particulier, donc je suis habituĂ© Ă  rĂ©inventer les recettes et Ă  m’adapter aux diffĂ©rentes restrictions. Qu’est-ce que tu ne manges pas ?

- Attention, c’est une longue histoire, accroche-toi. En fait, j’ai toujours eu un rapport un peu compliquĂ© avec la nourriture. Quand on Ă©tait petits, mes parents ont toujours Ă©tĂ© assez stricts avec la nourriture. C’était trĂšs important pour eux que leurs enfants mangent sainement et de façon Ă©quilibrĂ©e tous les jours. En mĂȘme temps avec une mĂšre diĂ©tĂ©ticienne et un pĂšre pĂ©diatre, pas Ă©tonnant
 Mais, je m’en plains pas ! Enfin aujourd’hui
 À l’époque on peut pas dire que j’étais ravie.

Mais je suis assez reconnaissante, ça m’a donnĂ© de bons rĂ©flexes et de bonnes habitudes alimentaires, et surtout ils Ă©taient super crĂ©atifs alors on s’est toujours rĂ©galĂ©s. On passait du temps sur les marchĂ©s, Ă  parler aux primeurs et aux maraĂźchers. On mangeait assez souvent bio. Mais ils Ă©taient pas trĂšs ouverts en ce qui concerne l’alimentation transformĂ©e. Tous les sodas, les sucreries et surtout les fast-foods. C’était littĂ©ralement interdit chez nous ! HonnĂȘtement je pense qu’ils ont bien fait de nous exposer le moins possible Ă  tout ça, mais dans ma tĂȘte d’adolescente en colĂšre contre le monde entier, tu imagines bien que je trouvais ça particuliĂšrement injuste. Mais bon, c’était les rĂšgles de la maison et j’ai fait avec.

Le problĂšme, c’est quand je suis allĂ©e Ă  l’université  Je suis partie faire mes Ă©tudes dans une ville pas loin de chez mes parents, une heure ou deux, grosso modo. Donc je rentrais rĂ©guliĂšrement chez eux mais mes parents m’aidaient quand mĂȘme Ă  louer un petit appartement pas loin de l’universitĂ©, c’était plus confortable comme ça. Et c’était plus ou moins la premiĂšre fois que je devais m’occuper de moi toute seule. Et donc
de faire la cuisine.

TrĂšs vite, je me suis rendu compte de deux choses. La premiĂšre c’est que malgrĂ© des annĂ©es Ă  manger de bons plats maison prĂ©parĂ©s avec soin et amour, j’avais jamais pris le temps de vraiment regarder mes parents faire et d’apprendre. Donc j’étais incapable de me faire cuire un Ɠuf. Et franchement j’exagĂšre Ă  peine, j’étais pas loin du niveau zĂ©ro.

Et la deuxiĂšme c’est que personne ne pouvait m’interdire de manger quoi que ce soit
 Bon, j’étais jeune et sans supervision parentale, alors je te laisse imaginer. Au dĂ©but c’était gĂ©nial, mais petit Ă  petit j’ai commencĂ© Ă  me sentir de plus en plus fatiguĂ©e. Je manquais d’énergie, j’avais pris pas mal de poids et surtout je m’étais lassĂ©e de ce mode alimentaire. Je pense que je m’en suis un peu dĂ©goĂ»tĂ©.

Aujourd’hui, je ne peux plus manger dans un fast-food, ça ne me plaüt plus du tout, tu vois ? C’est presque post-traumatique ! Rien que l’odeur, ça me fait tourner de l’Ɠil.

- Ouais, j’imagine. AprĂšs il faut sĂ»rement pas diaboliser l’alimentation transformĂ©e ou les sodas dont tu parles, au quotidien c’est probablement pas le top mais de temps en temps, peut-ĂȘtre que si tu es modĂ©rĂ©e ça devrait aller.

- Oui c’est sĂ»r. Mais va dire ça Ă  l’adolescente que j’étais ! L’autre problĂšme, c’est que c’est le moment oĂč je me suis rendue compte que j’étais intolĂ©rante au lactose. Chez nous, mes parents utilisaient trĂšs peu de lait, alors on s’en Ă©tait jamais rendus compte, ça n’avait jamais posĂ© de problĂšme. Et puis quand j’ai abusĂ© des pizzas et des burgers, j’ai vite rĂ©alisĂ© que ça me rendait plutĂŽt malade. Donc le fromage, c’est terminĂ© pour moi ! MĂȘme si je ne suis pas allergique, donc en thĂ©orie je peux toujours en consommer un peu, je prĂ©fĂšre Ă©viter le plus possible.

Et je sais que c’est pas toujours facile de cuisiner sans lait, ou sans crĂšme surtout en France oĂč c’est presque sacrĂ© ! Donc si tu te sens pas de cuisiner quelque chose de particulier, pas de problĂšme !

- Ah mais c’est tout ? Quand t’as dit que t’étais difficile je m’attendais Ă  pire que ça ! Tu sais, je crois que de plus en plus de gens sont intolĂ©rants au lactose, donc je ne suis pas vraiment surpris. Et de toute façon, je n’en utilise jamais quand je cuisine alors je n’aurai mĂȘme pas besoin de m’adapter. Ça va ĂȘtre un jeu d’enfant de te prĂ©parer quelque chose.

- Ah bon ? Mais pourquoi tu ne te sers pas de produits laitiers ? Intolérance ou juste question de goût ?

- Ni l’un ni l’autre. Depuis quelques annĂ©es maintenant, j’ai complĂštement changĂ© ma façon de manger. Je pense que j’ai toujours mangĂ© d’une façon assez classique, ni trop mal ni trop bien. Mais j’ai rencontrĂ© un gars au travail qui ne mangeait ni viande, ni produit laitier, ni rien qui provient de l’industrie animale. J’étais vraiment super intriguĂ© et j’avais plein de questions pour lui. Il a Ă©tĂ© trĂšs sympa, trĂšs patient, il m’a parlĂ© de tout son parcours vers le vĂ©gĂ©talisme, de ses motivations et surtout il a commencĂ© Ă  prĂ©parer toujours un peu plus de nourriture pour pouvoir me faire goĂ»ter. Et Ă  chaque fois j’étais super impressionnĂ©. C’était dĂ©licieux, des saveurs que je ne connaissais pas du tout. Surtout qu’à ce moment-lĂ  je cuisinais vraiment pas, ou Ă  peine, donc c’était une petite rĂ©volution pour moi. Petit Ă  petit j’ai intĂ©grĂ© cette façon de faire Ă  ma vie de tous les jours et maintenant, c’est automatique, je n’y pense mĂȘme plus.

- Tiens, j’y avais mĂȘme pas pensĂ©. Mais c’est vrai que quand on a commandĂ©, tu as posĂ© des questions sur les ingrĂ©dients et la prĂ©paration de tes plats. J’avais pas fait le lien. Tu dois faire ça Ă  chaque fois que tu sors ? C’est pas problĂ©matique ?

- Non, pas vraiment. La plupart du temps tout le monde est trĂšs comprĂ©hensif, et il y a souvent des options dans le menu qui n’ont pas besoin de changement du tout. C’est un peu comme pour toi, j’imagine que pour le lactose tu dois demander des ajustements parfois.

Au dĂ©but j’étais un peu gĂȘnĂ© de devoir demander, et il y a quelques annĂ©es, il n’y avait pas autant de choix que maintenant. Au travail, par exemple, on a une cafĂ©tĂ©ria. Et c’est super, ça nous permet de manger tous ensemble, c’est pratique et c’est convivial. Mais pendant longtemps il n’y avait rien du tout qui soit vĂ©gĂ©talien, ou mĂȘme vĂ©gĂ©tarien, donc je devais apporter mon propre dĂ©jeuner. Je pouvais quand mĂȘme manger avec les autres, et puis c’est comme ça que j’ai commencĂ© Ă  apprĂ©cier de cuisiner. Mais c’était un peu stigmatisant. Et puis quand tu sors du rang, tu t’attires toujours les regards des curieux, et j’aime pas trop ça.

Enfin ça c’était avant ! Parce que maintenant, l’entreprise propose chaque jour au moins un plat complĂštement vĂ©gĂ©tal, parfois deux. Donc c’est vraiment super pratique. Pour moi, et pour tous les autres collĂšgues qui ont le mĂȘme rĂ©gime ou ceux qui sont juste curieux. Je suis assez reconnaissant, je pense que ça se passe pas comme ça dans toutes les boĂźtes. Ça me donne souvent des idĂ©es pour tester de nouvelles recettes, c’est une bonne façon de se renouveler.

- Donc ça a complĂštement transformĂ© ta façon de manger ! C’est intĂ©ressant. C’est un type de cuisine que je ne connais pas du tout, personne dans mon entourage ne mange comme ça, enfin pas que je sache ! Alors je serais assez contente d’essayer. Tu peux me prĂ©parer tes meilleures spĂ©cialitĂ©s vĂ©gĂ©tales pour me faire goĂ»ter. Je suis gourmande, donc je suis un cobaye parfait.

- Ok, on fait comme ça ! Peut-ĂȘtre que tu peux passer Ă  la maison ce week-end et on peut se faire un repas tous les deux ? Ou alors si tu veux passer plutĂŽt samedi soir, j’organise un apĂ©ro dĂźnatoire, donc il y aura plein de choses diffĂ©rentes Ă  tester ! C’est comme tu veux.

- Wouah, tu prends ça trĂšs au sĂ©rieux. Alors pourquoi pas, on peut se retrouver vendredi ! Il faut que j’apporte quelque chose ?

- Non, t’embĂȘte pas, c’est un petit truc. Je m’occupe de tout. Toi, tu as juste Ă  venir et tout sera prĂȘt. Je dis pas non si tu veux apporter quelque chose Ă  boire, par contre
 ”

Le serveur les interrompt dans leur conversation en leur apportant leurs entrĂ©es. Cette conversation a donnĂ© Ă  Alice l’eau Ă  la bouche, et l’esprit de JĂ©rĂ©my bouillonne dĂ©jĂ  d’idĂ©es Ă  propos du menu de ce week-end. Qu’est-ce qu’il va bien pouvoir prĂ©parer

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Entrée, plat, dessert

Il est 14h00 lorsque JĂ©rĂ©my et Alice arrivent au restaurant. Ils sont un peu en retard, mais comme ils ont rĂ©servĂ© en avance, ils savent qu’ils auront une table. JĂ©rĂ©my et Alice ont rarement l’occasion de manger ensemble alors ils ont prĂ©fĂ©rĂ© ĂȘtre prudents. Mieux vaut prĂ©venir que guĂ©rir.

Le serveur les accompagne jusqu’à leur table et leur donne des menus pendant qu’ils s’installent. Alice sait dĂ©jĂ  ce qu’elle veut commander. C’est elle qui a choisi le restaurant et qui a rĂ©servĂ©. Il s’agit d’un petit bistrot tout proche de l’endroit oĂč elle travaille et elle connaĂźt bien ce qu’il y a Ă  la carte. JĂ©rĂ©my prend un peu plus de temps pour lire le menu, mais se dĂ©cide finalement et ils passent leur commande.

En attendant que leurs plats arrivent, Alice attaque la conversation :

“- Est-ce que c’est la premiùre fois que tu viens ici ?

- Oui. En fait, j'ai pas vraiment l’habitude d’aller au restaurant. Pour ĂȘtre honnĂȘte je crois que j’aime pas trop ça. Je me sens toujours un peu mal Ă  l’aise d’avoir des gens autour de moi pour m’apporter ma nourriture et pour prendre mes couverts. Je sais jamais trop comment me comporter.

Et surtout je suis souvent un peu déçu par ce que je mange. J’ai l’habitude de tout cuisiner Ă  la maison, et sans vouloir me vanter, je me dĂ©brouille pas trop mal ! J’apprĂ©cie vraiment ce que je prĂ©pare. Au dĂ©but c’était catastrophique, je me retrouvais souvent Ă  manger quelque chose de trop brĂ»lĂ©, trop cru, ou juste sans goĂ»t. C’était pas une rĂ©ussite du premier coup. Mais petit Ă  petit, c’est devenu un vrai plaisir. J’ai passĂ© du temps Ă  essayer des recettes, Ă  vraiment me renseigner sur les ingrĂ©dients, sur les assaisonnements. Franchement c’est fascinant, et j’ai l’impression de ne pas me priver. En rĂšgle gĂ©nĂ©rale je mange mieux, pour moins cher.

C’est pour ça que la plupart du temps j’aime pas trop sortir pour manger. MĂȘme si bien sĂ»r, ça me fait super plaisir qu’on dĂ©jeune ensemble !

- Aha, bien sĂ»r, je comprends. Mais je fonctionne complĂštement diffĂ©remment
 Je pense que si je pouvais, je mangerais dehors tous les jours. Il y a toujours quelque chose qui me fait envie dans chaque restaurant oĂč je vais.

Et ce que tu dis Ă  propos du service ? Personnellement c’est un truc que j’adore. Ne pas avoir Ă  me soucier des courses, du menu ou de la vaisselle, ça m’enlĂšve vraiment un poids. Et d’habitude je trouve que je m’en sors plutĂŽt bien au niveau du prix. Sauf quand je mange dans un endroit un peu plus chic bien sĂ»r, mais c’est diffĂ©rent. Pour un restaurant gastronomique, par exemple, tu payes la nourriture de qualitĂ©, et aussi toute l’expĂ©rience qui va avec.

Et puis je suis loin d’ĂȘtre un cordon bleu comme toi, je ne serai jamais capable de cuisiner quelque chose d’aussi bon moi-mĂȘme


- C’est une question de pratique, ça s’apprend. Mais comme je t’ai dit, au dĂ©but c’était pas incroyable. Maintenant j’aime bien pouvoir me faire plaisir et surtout en faire profiter les autres ! D’habitude, je prĂ©fĂšre recevoir les gens chez moi. Ça me fait toujours plaisir de cuisiner pour quelqu’un d’autre et ça me met juste ce qu’il faut de pression pour ĂȘtre performant ! Tu pourras venir tester peut-ĂȘtre ? Ça sera peut-ĂȘtre pas une expĂ©rience de restau gastro mais je peux tenter quelque chose !

- Ben oui avec plaisir ! Comme si j’allais refuser une invitation pareille. Qu’est-ce qu’il y aura au menu ? EntrĂ©e, plat, dessert ?

- Hm. EntrĂ©e, plat, dessert
 Ça dĂ©pend. Qu’est-ce que tu aimes ? Il y a des choses que tu n’aimes pas ? Ou est-ce que tu as des allergies ? Histoire que j’évite de t’empoisonner.

- Justement, il y a ça aussi. C’est toujours plus facile pour moi de sortir parce que je suis assez difficile. Je n’aime pas tout, et il y a certaines choses que je ne peux pas manger. Donc je ne suis pas toujours la meilleure des invitĂ©es !

- Non, au contraire, ça reprĂ©sentera un dĂ©fi culinaire, c’est parfait ! Et puis, tu sais, moi aussi j’ai un rĂ©gime particulier, donc je suis habituĂ© Ă  rĂ©inventer les recettes et Ă  m’adapter aux diffĂ©rentes restrictions. Qu’est-ce que tu ne manges pas ?

- Attention, c’est une longue histoire, accroche-toi. En fait, j’ai toujours eu un rapport un peu compliquĂ© avec la nourriture. Quand on Ă©tait petits, mes parents ont toujours Ă©tĂ© assez stricts avec la nourriture. C’était trĂšs important pour eux que leurs enfants mangent sainement et de façon Ă©quilibrĂ©e tous les jours. En mĂȘme temps avec une mĂšre diĂ©tĂ©ticienne et un pĂšre pĂ©diatre, pas Ă©tonnant
 Mais, je m’en plains pas ! Enfin aujourd’hui
 À l’époque on peut pas dire que j’étais ravie.

Mais je suis assez reconnaissante, ça m’a donnĂ© de bons rĂ©flexes et de bonnes habitudes alimentaires, et surtout ils Ă©taient super crĂ©atifs alors on s’est toujours rĂ©galĂ©s. On passait du temps sur les marchĂ©s, Ă  parler aux primeurs et aux maraĂźchers. On mangeait assez souvent bio. Mais ils Ă©taient pas trĂšs ouverts en ce qui concerne l’alimentation transformĂ©e. Tous les sodas, les sucreries et surtout les fast-foods. C’était littĂ©ralement interdit chez nous ! HonnĂȘtement je pense qu’ils ont bien fait de nous exposer le moins possible Ă  tout ça, mais dans ma tĂȘte d’adolescente en colĂšre contre le monde entier, tu imagines bien que je trouvais ça particuliĂšrement injuste. Mais bon, c’était les rĂšgles de la maison et j’ai fait avec.

Le problĂšme, c’est quand je suis allĂ©e Ă  l’université  Je suis partie faire mes Ă©tudes dans une ville pas loin de chez mes parents, une heure ou deux, grosso modo. Donc je rentrais rĂ©guliĂšrement chez eux mais mes parents m’aidaient quand mĂȘme Ă  louer un petit appartement pas loin de l’universitĂ©, c’était plus confortable comme ça. Et c’était plus ou moins la premiĂšre fois que je devais m’occuper de moi toute seule. Et donc
de faire la cuisine.

TrĂšs vite, je me suis rendu compte de deux choses. La premiĂšre c’est que malgrĂ© des annĂ©es Ă  manger de bons plats maison prĂ©parĂ©s avec soin et amour, j’avais jamais pris le temps de vraiment regarder mes parents faire et d’apprendre. Donc j’étais incapable de me faire cuire un Ɠuf. Et franchement j’exagĂšre Ă  peine, j’étais pas loin du niveau zĂ©ro.

Et la deuxiĂšme c’est que personne ne pouvait m’interdire de manger quoi que ce soit
 Bon, j’étais jeune et sans supervision parentale, alors je te laisse imaginer. Au dĂ©but c’était gĂ©nial, mais petit Ă  petit j’ai commencĂ© Ă  me sentir de plus en plus fatiguĂ©e. Je manquais d’énergie, j’avais pris pas mal de poids et surtout je m’étais lassĂ©e de ce mode alimentaire. Je pense que je m’en suis un peu dĂ©goĂ»tĂ©.

Aujourd’hui, je ne peux plus manger dans un fast-food, ça ne me plaüt plus du tout, tu vois ? C’est presque post-traumatique ! Rien que l’odeur, ça me fait tourner de l’Ɠil.

- Ouais, j’imagine. AprĂšs il faut sĂ»rement pas diaboliser l’alimentation transformĂ©e ou les sodas dont tu parles, au quotidien c’est probablement pas le top mais de temps en temps, peut-ĂȘtre que si tu es modĂ©rĂ©e ça devrait aller.

- Oui c’est sĂ»r. Mais va dire ça Ă  l’adolescente que j’étais ! L’autre problĂšme, c’est que c’est le moment oĂč je me suis rendue compte que j’étais intolĂ©rante au lactose. Chez nous, mes parents utilisaient trĂšs peu de lait, alors on s’en Ă©tait jamais rendus compte, ça n’avait jamais posĂ© de problĂšme. Et puis quand j’ai abusĂ© des pizzas et des burgers, j’ai vite rĂ©alisĂ© que ça me rendait plutĂŽt malade. Donc le fromage, c’est terminĂ© pour moi ! MĂȘme si je ne suis pas allergique, donc en thĂ©orie je peux toujours en consommer un peu, je prĂ©fĂšre Ă©viter le plus possible.

Et je sais que c’est pas toujours facile de cuisiner sans lait, ou sans crĂšme surtout en France oĂč c’est presque sacrĂ© ! Donc si tu te sens pas de cuisiner quelque chose de particulier, pas de problĂšme !

- Ah mais c’est tout ? Quand t’as dit que t’étais difficile je m’attendais Ă  pire que ça ! Tu sais, je crois que de plus en plus de gens sont intolĂ©rants au lactose, donc je ne suis pas vraiment surpris. Et de toute façon, je n’en utilise jamais quand je cuisine alors je n’aurai mĂȘme pas besoin de m’adapter. Ça va ĂȘtre un jeu d’enfant de te prĂ©parer quelque chose.

- Ah bon ? Mais pourquoi tu ne te sers pas de produits laitiers ? Intolérance ou juste question de goût ?

- Ni l’un ni l’autre. Depuis quelques annĂ©es maintenant, j’ai complĂštement changĂ© ma façon de manger. Je pense que j’ai toujours mangĂ© d’une façon assez classique, ni trop mal ni trop bien. Mais j’ai rencontrĂ© un gars au travail qui ne mangeait ni viande, ni produit laitier, ni rien qui provient de l’industrie animale. J’étais vraiment super intriguĂ© et j’avais plein de questions pour lui. Il a Ă©tĂ© trĂšs sympa, trĂšs patient, il m’a parlĂ© de tout son parcours vers le vĂ©gĂ©talisme, de ses motivations et surtout il a commencĂ© Ă  prĂ©parer toujours un peu plus de nourriture pour pouvoir me faire goĂ»ter. Et Ă  chaque fois j’étais super impressionnĂ©. C’était dĂ©licieux, des saveurs que je ne connaissais pas du tout. Surtout qu’à ce moment-lĂ  je cuisinais vraiment pas, ou Ă  peine, donc c’était une petite rĂ©volution pour moi. Petit Ă  petit j’ai intĂ©grĂ© cette façon de faire Ă  ma vie de tous les jours et maintenant, c’est automatique, je n’y pense mĂȘme plus.

- Tiens, j’y avais mĂȘme pas pensĂ©. Mais c’est vrai que quand on a commandĂ©, tu as posĂ© des questions sur les ingrĂ©dients et la prĂ©paration de tes plats. J’avais pas fait le lien. Tu dois faire ça Ă  chaque fois que tu sors ? C’est pas problĂ©matique ?

- Non, pas vraiment. La plupart du temps tout le monde est trĂšs comprĂ©hensif, et il y a souvent des options dans le menu qui n’ont pas besoin de changement du tout. C’est un peu comme pour toi, j’imagine que pour le lactose tu dois demander des ajustements parfois.

Au dĂ©but j’étais un peu gĂȘnĂ© de devoir demander, et il y a quelques annĂ©es, il n’y avait pas autant de choix que maintenant. Au travail, par exemple, on a une cafĂ©tĂ©ria. Et c’est super, ça nous permet de manger tous ensemble, c’est pratique et c’est convivial. Mais pendant longtemps il n’y avait rien du tout qui soit vĂ©gĂ©talien, ou mĂȘme vĂ©gĂ©tarien, donc je devais apporter mon propre dĂ©jeuner. Je pouvais quand mĂȘme manger avec les autres, et puis c’est comme ça que j’ai commencĂ© Ă  apprĂ©cier de cuisiner. Mais c’était un peu stigmatisant. Et puis quand tu sors du rang, tu t’attires toujours les regards des curieux, et j’aime pas trop ça.

Enfin ça c’était avant ! Parce que maintenant, l’entreprise propose chaque jour au moins un plat complĂštement vĂ©gĂ©tal, parfois deux. Donc c’est vraiment super pratique. Pour moi, et pour tous les autres collĂšgues qui ont le mĂȘme rĂ©gime ou ceux qui sont juste curieux. Je suis assez reconnaissant, je pense que ça se passe pas comme ça dans toutes les boĂźtes. Ça me donne souvent des idĂ©es pour tester de nouvelles recettes, c’est une bonne façon de se renouveler.

- Donc ça a complĂštement transformĂ© ta façon de manger ! C’est intĂ©ressant. C’est un type de cuisine que je ne connais pas du tout, personne dans mon entourage ne mange comme ça, enfin pas que je sache ! Alors je serais assez contente d’essayer. Tu peux me prĂ©parer tes meilleures spĂ©cialitĂ©s vĂ©gĂ©tales pour me faire goĂ»ter. Je suis gourmande, donc je suis un cobaye parfait.

- Ok, on fait comme ça ! Peut-ĂȘtre que tu peux passer Ă  la maison ce week-end et on peut se faire un repas tous les deux ? Ou alors si tu veux passer plutĂŽt samedi soir, j’organise un apĂ©ro dĂźnatoire, donc il y aura plein de choses diffĂ©rentes Ă  tester ! C’est comme tu veux.

- Wouah, tu prends ça trĂšs au sĂ©rieux. Alors pourquoi pas, on peut se retrouver vendredi ! Il faut que j’apporte quelque chose ?

- Non, t’embĂȘte pas, c’est un petit truc. Je m’occupe de tout. Toi, tu as juste Ă  venir et tout sera prĂȘt. Je dis pas non si tu veux apporter quelque chose Ă  boire, par contre
 ”

Le serveur les interrompt dans leur conversation en leur apportant leurs entrĂ©es. Cette conversation a donnĂ© Ă  Alice l’eau Ă  la bouche, et l’esprit de JĂ©rĂ©my bouillonne dĂ©jĂ  d’idĂ©es Ă  propos du menu de ce week-end. Qu’est-ce qu’il va bien pouvoir prĂ©parer

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